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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 16:13

 

 
               
Atelier proposé par Claude, le 24/03/2013, à la manière des Oulipiens :
 
Ecrire sans utiliser la lettre "I" . Le début est imposé.
36 rue des Orfèvres
Quand elle a vu le voleur détaler, elle pensa « Urgence, la tronche à se remémorer ». Elle alla donc aux poulets, 36 rue des Orfèvres, sure de son geste.
Bonjour Madame, c’est pour un vol ou pour un acte plus grave ? demanda le planton au double menton et à la tête rouge, en sueur, les cheveux plats et secs.
Madame Léger accepta de répondre avec emphase.
C’est pour un vol, vu de mes yeux, vu là bas au carrefour de la rue Debussy et de l’avenue Mozart. Deux hommes cagoulés avec des barres de fer, pas d’arme blanche, pas de colt ou de revolver, pas de kalach. Juste des barres de fer.
Avez-vous le moyen de nous crayonner leur face sur un carnet blanc ?
Sure que je peux. Les beaux-arts c’est mon rayon. Alors elle commença : des yeux très gros, hors de l’arcade, l’un vert, l’autre marron. Je parle du plus grand, vêtu en jean et avec un pull rayé bleu et blanc, un polo de matelot et des chaussures à scratch. Faut comprendre, ce genre de godasses, je déteste. Alors, c’est à cause de ça que ça m’a frappé.
Bravo Madame Léger, vous avez un don pour observer. Et l’autre, quelle allure ?
Alors voyons… Elle rassembla ses neurones en quelques secondes et raconta.
L’autre … des frusques sales, une veste marron, un pantalon tout tâché. Du gras je pense. Des mèches sortant de sa cagoule, bondes et longues, cheveux gras. Une odeur nauséabonde de garçon à ne pas abuser de douches. Vous voyez, ou je vous parle de cette odeur nulle l’enveloppant ?
Ça va aller. Super !
Ecrire la suite, uniquement avec des mots commençant par M (saufs les mots de liaison).
Magnifique ! Alors voilà comment j’ai maté le matelot. Je l’ai massacré ! Il avait mal, il marmonnait, il maugréait, il mangeait ses mandibules.
Mais, Madame Léger, avec quelle massue ?
Madame Léger magnanime :
Avec mon maléfique miroir en métal qui miroite sous mon mouchoir. J’ai montré le miroir au marin en miaulant « Mire-toi dans ce miroir. Tu mourras de mater ta mine minable. »
Le matelot au mauvais mental a été tout marri. Il a montré son magot et a bien malhabilement menti.
« C’est pas moi, c’est Maurice » en montrant le malabar qui se mouchait dans la manche de son manteau marron. L’autre minable murmura que c’était moche de le mettre à mal, lui, un magnat mafioso, magouilleur, maestro des magnétoscopes.
Mais le miroir ?
Malchance ! En miettes ! Comment me maquiller maintenant ?
Madame Léger minaudait, ses mains manifestement manucurées, mascara mauve et mine de mannequin, mamelons moelleux et mini jupe maintenue bien haute par miracle, loin des mocassins.
C’est la misère, murmura-t-elle.
Le Major malmena sa main-courante, mécontent de son malaise de mâle malhabile. Maladroitement, il fit mousser sa moustache :
Madame …. marions-nous.
Il était merveilleusement maboul.
 
 
Domi 
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